Est-ce que le diagnostic enferme l’enfant dans un rôle ?

Voici un sujet qui m’a beaucoup questionné et pour lequel je trouve qu’il n’y a pas de réponses simples. Ce qui en fait un thème passionnant !

Lors des cours que j’ai suivis, nous avons souvent abordé le thème des rôles que les enfants adoptent dans leur attitude. Ces étiquettes qui leur sont collées l’ont été suite à une série d’évènements passés, par exemple : pendant un temps, l’enfant trébuche, fait tomber des choses et il est qualifié de « maladroit » ou celui qui oublie ses affaires d’école, son goûter et il qualifié de « tête en l’air » ou encore celui qui a frappé son frère car il était furieux contre lui, puis sa soeur qui est entrée dans sa chambre et qui sera appelé « la brute ». Malheureusement, le parent/l’enseignant aura tendance à enfermer l’enfant dans cette case en relevant chaque fois qu’il se comporte de cette manière. Il deviendra difficile de remarquer les moments où l’enfant n’agira pas comme tel, et pourtant c’est ce dont il aurait besoin pour changer ! Si le parent/l’enseignant n’arrive pas à mettre de nouvelles lunettes pour voir les forces de l’enfant, le rôle va être renforcé au fur et à mesure du temps, car l’enfant lui-même va commencer à croire qu’il est « maladroit », « tête en l’air » ou « brute » et il aura de la difficulté à agir différemment.

Ce qui m’a amené à me questionner sur les diagnostics qui sont de plus en plus posés. Est-ce que ceux-ci n’enfermeraient-ils pas l’enfant dans une case ? J’ai suivi récemment une conférence d’Emmanuelle Piquet, psychopraticienne, à ce sujet et j’en ai profité pour lire plusieurs livres qu’elle a écrits. Elle relève justement le danger qu’il y a d’enfermer l’enfant dans « son » diagnostic et de ce fait, créer un filtre qui ne permettrait plus à l’enfant de se dépasser en trouvant des solutions et en apprenant à gérer ses difficultés, mais en justifiant perpétuellement son comportement.

Ceci me faire dire que les diagnostics sont très utiles lorsqu’ils permettent une prise en charge différente à l’école, une meilleure compréhension des parents/enseignants vis-à-vis de l’enfant pour éviter les humiliations, l’énervement et autres comportement contre-productifs. Ils peuvent également aider l’enfant à mieux comprendre ses différences et son fonctionnement et ainsi mieux s’accepter.

Toutefois, je pense qu’il faut être vigilant à ne pas en faire une étiquette qui enfermera l’enfant dans cette justification : « Je ne peux pas, car je suis … ».

Selon mon expérience, certains comportements liés à un « trouble » peuvent être atténués en attirant l’attention sur les fois où l’enfant a réussi à se dépasser, comme par exemple : la fois où il s’est concentré sur une tâche pendant cinq minutes pour un hyper-actif, la fois où il a pensé à ramener ses devoirs de l’école pour celui qui a un TDA, la fois où l’enfant HP a su persévérer alors qu’il n’avait pas compris tout de suite, etc. Il est nécessaire pour celui qui accompagne cet enfant de mettre des nouvelles lunettes et l’observer d’un nouvel oeil.

Prendre conscience que l’enfant a été enfermé dans un rôle, changer son regard, demande beaucoup de détermination, voire de l’aide. Grâce à ce travail, l’enfant pourra être pleinement lui-même et pourra explorer d’autres horizons que la case dans laquelle il a été enfermé.

Vous avez envie de parler de votre situation et souhaitez être accompagné pour aider votre enfant à déployer ses ailes ?
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