Pour certains d’entre vous, l’école à la maison a déjà repris et pour d’autres, c’est aujourd’hui !
Suite aux discussions que j’ai pu avoir avec des parents ces derniers jours, j’ai constaté que la situation actuelle pouvait créer un certains nombres de tensions. Il y a d’une part l’inquiétude des parents concernant la suite de la scolarité, plus particulièrement la peur d’éventuels échecs qui pourraient arriver et d’autre part, le démotivation des enfants/adolescents face au travail qu’ils doivent accomplir seul, sans les échanges et la structure habituelle.
Certains parents veulent cadrer et contrôler le travail scolaire. Il faut que tout soit bien fait afin de s’assurer que son enfant/adolescent soit à niveau. Quelle énergie consommée !
Certains enfants/adolescents vivent un inconfort, voire un stress quand ils entendent le parent dire ou qu’il se disent à eux-mêmes : « Quand l’école reprendra, t’arriveras plus à suivre, tu devras rattraper tout le retard ». On sait que le stress a pour effet de bloquer les apprentissages.
Des deux côtés, la situation est mal vécue et engendre souvent de la colère. La relation se détériore et devient de plus en plus conflictuelle.
Ce matin, je me suis retrouvée confrontée à ce genre de moment. Un de mes enfants trouvait son dossier d’histoire « teeeeellement nuuuuuuul », il s’énervait, n’en voyait pas le sens. Après 20 minutes d’école à la maison, la situation devenait déjà compliquée ! Je ne me suis pas laissée démonter et j’ai usé de toute ma patience pour essayer de le motiver. Comment était-ce possible qu’il s’énerve à peine le travail commencé ? Je trouvais cela tellement démesuré ! Nos réalités étaient complètement différentes.
Ses mots sont devenus des cris, mes mots sont devenus culpabilisants, un cahier a volé dans les airs. Puis, il s’est mis à pleurer. Cela fût l’éléctro-choc. Comment avais-je pu, malgré toutes mes connaissances sur le sujet, ne pas voir ce qui se passait avant l’explosion ?
Après un câlin, nous avons pu en discuter. Je l’ai vraiment écouté et il a pu lui-même se rendre compte que faire un dossier d’histoire, ici, à la maison, sans l’échange avec sa maîtresse (qui est passionnée d’histoire et transmet cette branche avec un enthousiasme extraordinaire) et ses camarades, rendait l’exercice fade. J’ai enfin compris ce qu’il vivait et pu être empathique avec lui. Mon écoute et accueillir ses difficultés était tout ce que je pouvais lui offrir.
Ce travail, il devrait malgré tout le faire, mais cette fois sa maman le comprenait. Quel soulagement !
Vu que je préparais un atelier sur la coopération des enfants, j’ai utilisé une des techniques que « Faber et Mazlish » propose : écrire une note. J’ai déposé des post-it dans son dossier d’histoire avec des petits mots rigolos pour essayer d’égayer un peu son travail. Il s’y est remis. Je ne dirais pas qu’il était content de le faire, mais il a pu le terminer plus sereinement !
J’ai pris 5 minutes pour écrire ces petits mots dans son dossier et cela m’a finalement fait gagner un temps précieux pendant lequel je ne me suis pas fendue de discours inutiles !
